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Carnet de bord Renaissance/Norvège fev-mars 2024

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mars 1, 2024 par Isabelle

Oh mon bateau oh oh oh !

28 février 2024, mon fils compatissant pousse ma grosse valise remplie de doudoune, gants, bonnets et boots de neige vers notre gare de banlieue. Que d’embrassades qui n’auront pas lieu demain à mon Terminal de croisières où j’embarquerai seule sur le Renaissance en direction du Grand Nord

Tout commence gare Saint-Lazare. Sur le quai lignes normandes entre les gens qui parlent tout fort dans leur téléphone, ceux qui râlent parce que leur train n’est pas encore annoncé, et les pigeons qui s’en foutent et grappillant quelques miettes tombées des sandwiches SNCF.

Le train, avec ses 5 minutes de retard, qui ne vont pas me « décoiffer » pour deux sous, enjambe la Seine par deux fois, puis la longe un bon moment en serpentant, grosse, lourde, une Seine de fin d’hiver remplie de pluies et de brassages, de limon qui rend l’eau brune et opaque, tandis qu’elle sinue en contrebas. Et d’ailleurs, il s’agit là plutôt de bras pas tous très larges, de ramifications qui s’éloignent, s’entrecroisent, se rejoignent pour n’être qu’une, puis s’effilochent de nouveau. Une Seine bordée de végétation exclusivement branchue car pas une feuille n’est sortie, sauf les bourgeons des saules qui déjà trempent le bout de leurs doigts. Une Seine libre au fond qui se dandine jusqu’au Havre.

A ce rythme, elle passera devant le bac de La Bouille, puis devant Villequiers, et je ne peux que penser à Léopoldine Hugo et à … et à mon poème dédié :

Villequiers, 17h30,  3 degrés.

Un chat blanc tigré

Ronronne dans ma main

Les dernières roses du jardin

Font de la résistance,

Tête haute, tige droite,

Hissant leur corolle carminée ou ivoire

Sur les rousseurs de l’automne,

Pour une dernière danse.

Elles s’époumonent

Devant la Seine lourde et opaque,

Devant les ondes qui moutonnent.

L’eau charrie ses larmes de morts de Paris au Havre.

Du Havre à la mer,

C’est le grand ménage.

Mystères et enfers

Roulent sous l’eau brune

Et le clapot du soir.

Tendre est le ciel rose,

Douce est la berge d’en face,

Tièdes sont les cimes d’opale,

Poésie infinie !

(extrait « Poèmes que t’as pas lus », A la robe de pourpre édition, recueil 2024)

Mais que n’est-ce pas un départ à la gare maritime de Cherbourg ? Ce serait tellement poétique. Revivre l’arrivée de la loco dans le hall de la gare maritime que foulèrent Joséphine Baker, Gray Grant, la famille Chaplin ! Et les foules de migrants quittant les pogroms, les famines, et tout simplement la vieille Europe, encore tout éblouis d’espoir vers leur destination transatlantique, j’ai nommé Ellis Island.

Hors-série Cherbourg, aventures transatlantiques fait 120 pages. Il est illustré par plus de 200 documents

 

Train arrivant en gare maritime transatlantique à CHerbourg.

 

Et voilà que ça m’reprend !

Encore un de mes poèmes dédiés…

 

Gare Maritime

La salle d’embarquement

Rumine de mystérieux accents.

Éveillée jour et nuit,

La foule au regard vide,

Vautrée sur des valises,

Rêve de l’autre côté,

Se nourrit de l’espoir.

Et pourtant, ils ont peur

D’abandonner les leurs.

Rugissent les machines

De la gare Maritime !

Les cris des goélands

Perforent les nuages.

Les câbles métalliques,

Cinglent dans le grand vent.

La salle des pas perdus

Palpite en confusions,

Sursauts et gémissements.

Amarrés à leurs quais,

Crânent les transatlantiques,

Crissent les coques en taules,

Luisantes de rouille, d’écume.

Il y a de l’aventure,

Il y a de l’inconnu.

Résonnent les sirènes de feu le Titanic.

(extrait « Poèmes que t’as pas lus », A la robe de pourpre édition, recueil 2024)

Et paf, encore un bras de Seine que l’on enjambe, que l’on suit, que l’on caresse, mais un gros bras ou plutôt une inondation, une Seine sortie du lit qui couvre les berges et les champs alentours, car des arbres n’apparaissent plus les pieds, seuls les hauts des troncs et les premiers carrefours de branches…

La Seine est partout en Seine Maritime.

A peine arrivée à Rouen, je me dis que j’aurai dû prendre un petit goûter. C’est puéril tellement le trajet est court, mais grignoter en train est un de mes passe-temps favori. Tout comme dormir en train de nuit couchettes, bercé par le roulis. Inconsciemment, cela me rappelle sans doute les promenades en landau lorsque j’étais bébé, le grand landau bleu marine so british avec ses grandes roues à suspensions cuir, à moi, l’insomniaque, qui s’est faite offrir au dernier Noël, à 62 ans pardonnez-moi du peu, une lampe berceuse pour enfants, qui projette des étoiles au plafond de la chambre et donne en fond musical le Lac des cygnes ou le bruit des vagues…

Vais-je demander au steward de mon Paquebot une lampe berceuse pour bébé ? Ils vont me virer, me jeter à la baille !…Ou bien vais-je me laisser endormir par le bruit des vagues, du vent de mer et des turbines ? Ou bien vais-je me laisser gagner par les nausées et vomir mes tripes. Je m’interroge.

Et hop, un nouveau bras de Seine, le dernier que je verrai sans doute car le ciel s’est écrasé dans les champs et la lumière s’éteint rapidement, comme toute fin de journée de ventôse.

-Yvetot ; entre chien et loup certes, mais des poneys dans un champ néanmoins. Chouette !

-Bréauté- Beuzeville ; on y voit goutte, sauf que les sillons dans les champs terreux et labourés sont saturés d’eau et reflètent on se demande bien quoi.

-Le Havre ; lumières sur la ville, au loin les hautes cheminées, les cuves des raffineries, les grues du port, carcasses noires découpées sur la nuit comme des derricks de pétrole.

Le Havre/Sainte-Adresse, 29 février, ventôse, 2024

Année bisexuelle, c’est plus fashion que bissextile par les temps qui courent !

Heureusement que la tempête Louis, qui nous a noyé le bocage normand, arraché les toitures et importé des milliers de mouettes dans les terres, est allée souffler ailleurs. C’est pas le tout, mais j’ai un bateau à prendre, moi !

Le cri des mouettes me fascine au petit matin, comme certains ont été fascinés par l’odeur du napalm au petit matin  (t’as la ref ?). Lorsque la nuit s’étire en révérence devant une aube timide, elles hurlent sur la ville portuaire, plongeant entre les architectures rectangulaires d’Auguste Perret et le clocher remarquable de son église Saint Joseph.

Depuis le rond point du Grand Large, de la Petite Rade et du Week-end, dans le prolongement du Boulevard Albert 1er, derrière le MUMA – Musée d’Art Moderne André Malraux -, je tente d’apercevoir la cheminée du Renaissance, qui appareillera à 17h en direction Tromso et Alta, au nord de La Norvège. Le Renaissance, paquebot sorti de chantiers italiens il y a 30 ans pour un armateur hollandais, puis racheté par la compagnie française CFC avant Covid – mis à l’arrêt pendant 2 ans – puis restauré dans les chantiers navals de Brest, et enfin remis en mer en 2023. Un navire plus petit que notre bastion ; Le France.

Attention, le service Taxi au Havre, n’est pas du tout fiable. Mon taxi est arrivé avec 1 h de retard. Heureusement que nous avions prévu large.

Terminal Croisière au Quai Roger Meunier au Havre. D’un côté, le Renaissance, un village, et de l’autre un paquebot MSC Croisières, un immeuble de grande hauteur…Pas pour moi !

L’embarquement est assez lent, mais on te sert un thé avant d’entrer dans la file. Bagages enregistrés, prise d’empreinte de ta carte visa pour les frais à bord et les excursions, sécurité, passeport, photo de type « La croisière s’amuse », puis enfin, la passerelle et les membres d’équipage multicolore et polyglotte au sourire accueillant.

Attention le wifi à bord est payant 10 euros par jour.

Attention le wifi n’est pas facile à obtenir et à maintenir en plaine mer.

La cabine pont 5, Marie-Galante, est agréable, lit double avec fenêtre sur la mer, salon, bureau, salle de bain équipée, rangements divers. De quoi vider la valise dans les tiroirs puisque tout restera en place pendant les quinze jours que dureront la navigation.

Le buffet nous est ouvert copieux et varié, visite du navire, des salons restaurants et spa, piscine intérieure et extérieure.

Exercice de sécurité pour tous, staff et passagers, tous autant de pingouins en gilet de sauvetage jaune ou orange.

Le navire se met à vibrer, il s’ébroue puis pivote lentement entre les quais et tend son nez vers le large. Trois coups de sirène tranchent les nuages et saluent mes amis Renou au Week end. Ils signalent notre sortie du port entre un bateau pilote et un dauphin à tribordbord. Passage des bouées proue orientée droit sur le large. Derrière nous, le musée Malraux, la Porte Océane, le boulevard Albert 1 er et la plage puis le Cap de Ste Adresse. Le bateau pilote nous quitte, le paquebot accélère. En sortant de la baie, le vent se lève et un petit grain nous balaye direct.

En bas autour de la piscine, un groupe de pop anime les passagers réceptifs à grand renfort de GO téméraires. 500 passagers à bord pour une capacité de 1000. Autant dire qu’on ne se gène pas. Cheveux gris et crânes chauves sont certes représentés. Cependant, quelques ado, des chevelus inclassables, geeks probables, couples quarantenaires, cinquantenaires, des jeunes parents avec enfants pastillent le pôle passagers. Certains ont déjà opté pour la mode chaussons. Découverte du bateau, les ponts, les restaurants, salons, foyers, casino, boutiques, Spa, salle de sport fitness, decks. Un spectacle type cabaret nous attend au théâtre Belle époque, puis un dîner au restaurant Vatel où ils nous ont installé une table spéciale « voyageurs individuels », deux dames de Lyon et de lÎle sur la Sorgue, deux messieurs anciens voileux Laurent de Dinard et Paterne Houlgate. Repas correct sur nappes blanches et larges serviettes, petites portions.

1 mars, 6h41 du matin

Victoire, le bateau m’a bercé et endormi dans son roulis.

Aube pastel avec effiloché de nuages. Mer calme. Il doit faire froid car ma fenêtre de cabine est glacée.

Le jour point déjà ; je ne comprends rien aux horaires de l’aube car il faisait fort nuit à Paris même à 7h30 et encore plus en Normandie. Nous sommes sans doute déjà très à l’est. Mais je pensais qu’il ferait nuit tout le temps à cette saison en allant vers le Grand nord.

Devant moi soudain, à quelques encablures de notre axe, des kilomètres de lumières rouges clignotent à mi-hauteur : un gigantesque parc d’éoliennes. Nous sommes sans doute dans la zone nord de la Belgique ou des Pays-Bas, à la louche sur la carte, ce n’est pas moi qui tient le compas. 3 pétroliers en file indienne descendent du nord et viendront remplir nos autos/motos/chauffôs. Puis des porte-containers qui voguent plein est, d’autres qui nous longent à tribord dont le « Hambourg Sud ». Il y a bien du monde ; fascinantes carcasses qui se découpent sur le soleil levé à présent.

Oups, on frappe à la porte de ma cabine : ma théière d’Earl Grey est apportée par le room service !

Trois heures de navigation plus loin, ce sont à nouveau des éoliennes à perte de vue qui ventilent la mer du nord. Puis des lignes de cotes qui se dessinent au loin, des super tankers qui nous doublent.

Vitesse 15 nœuds, vent 20 nœuds, autant dire qu’on navigue pèpère.

L’organisation du navire regroupe les passagers qui naviguent seuls. Je croise Vikki, prof anglaise ayant passé des années en Côte d’Ivoire, Michèle, juge en Martinique puis au Sénégal, Juge aussi, Anne, puis Christine, ancienne hôtesse du France, toutes grandes voyageuses.

Film de 14h : Un jour de pluie à New York, puis sauna et thé dans la salle de repos. La vie est dure ! Tenue soignée à présent pour l’accueil du commandant, et hop !

Cadeau d’un lecteur dans ma messagerie ce matin 2 mars 2024, arrivé en même temps que mon plateau et ma théière !
  • Léger tangage du Renaissance, ciel gris, mer ardoise.
  • Tangage renforcé, estomac chahuté, mal de mer.
  • Estomac stabilisé, mer apaisée, arrivée dans l’espace maritime Norvégien.
  • Lumière d’un petit soleil d’hiver, frileux, au loin les côtes de la Norvège, les sommets enneigés.
Alesund, 62 ° Nord, 3 mars 2024, 7h23, 2 °, accostage paisible, aube claire, mer plate
Au pays de Rollon, Jarl des Normands et premier Duc de Normandie. Les ruines de son château se trouveraient dans la banlieue d’Alesund. Appelé également Rolf Le Marcheur, car la légende raconte qu’aucune monture ne pouvait porter son immense carcasse, de plus de 2 m de haut et de 140 kg. Seigneur Viking né vers 846 et mort à Rouen vers 932 (86 ans), Robert 1er est son nom de baptême, nommé comte de Rouen en 911. Il trahit son frère Ragnar Lodbrok après le pillage de Paris en devenant Franc.
Franc soleil. 6°, 10h du matin.
Je commence à me repérer sur le bateau. Pont 6, permet de faire le tour complet en très belle promenade. 4 tours = 1,6 km.
Paysage majestueux autour de nous, une ville faites de très nombreuses petites îles, en partie à flan de colline, plongeant sur le fjord, sommets enneigés.
Le bateau reste à quai de 8h à 17h.
Le navire est accosté au quai devant la ville (45000hab). Les cloches de l’église luthérienne nous accueillent. Belle marche vers le centre et le bassin Alesundet où mouillent quelques vieux gréments. Les maison colorées s’y reflètent gaiement. En suivant Keiser Wilhems gate, puis Korsegata, on atteint le grand escalier qui mène à Fjellstua Aksla, le point de vue panoramique. 418 marches (rappel, le phare de Gatteville en a déjà 365) donc c’est faisable. Et de là, on comprends bien qu’il y a de l’eau partout, et quelques terres qui flottent.
Pour ne pas redescendre par le même chemin, il faut continuer par le bois, tout en haut et suivre les chemins tracés. Un bonheur de sentir l’odeur des pins et d’entendre gazouiller les oiseaux de fin d’hiver.
Le dimanche à Alesund n’est pas le dimanche à Bamako. C’est muerto, beau et calme, à peine un bar d’ouvert, pas de circulation, météo clémente. Parfait pour la balade. Seuls les Trolls veillent au grain.
  • Attention, les norvégiens le dimanche sont en tenue de sport.
  • Attention, ils ne sont pas tous blonds, je répète, ils ne sont pas tous blonds – on nous aurait donc menti !
Entre deux, je me suis faufilée dans l’église pour aller prier avec les luthériens. Tous les Dieux sont bons à prier par les temps qui courent, ça n’peut pas faire de mal! Dans l’église, des mamans et des infantes en tenue traditionnelle ; chemisier blanc, longue jupe sombre à fleurs rouges et caraco rouge à fleurs. Il y avait des baptêmes sans doute. Hommes en costumes cravates.
Ne pas déborder sur l’heure de retour au bateau : 16h30. On time !
4 mars, 8h40, nous venons de franchir le cercle polaire
Pleine mer, beau soleil d’hiver, vitesse 18,9 noeuds, vitesse du vent 30 noeuds. Tea is ready !
Pleine mer- Soleil d’hiver persistant – au loin à travers le sabord, des pétroliers, des cargots, des sommets voilés, nous longeons la côte et les couloirs de navigation.
Journée d’écriture.
Le capitaine annonce un ban d’orques en vue, mais je ne les ai pas vu. Cela me rappelle les girafes que j’avais vu au Bénin, alosr qu’il n’y en avais aucune dans le parc. A l’inverse, balade dans brousse sous l’oeil inquiet de notre guide, pour découvrir qu’une famille de lions se reposait à moins de 100m.
Longue marche sur le pont 6 : 14 tours alternes tous les 4 tours, chacun 400m = 5, 6 km. Quelques sternes ondulent sur les vague, signe que nous approchons de la côte.
Beau soleil d’hiver toute la journée avec cette lumière laiteuse indéfinie entre le rose pâle et le bleu pastel. Pas un nuage au-dessus des sommets blancs du nord de la Norvège. Nous sommes bien au-dessus de l’Islande et de la Laponie.
Sauna de fin de journée/douche froide/thé dans la salle de repos face à la côte qui bleuit.
Bateau adopté ! Il n’y a pas de mal à se faire du bien.
Infos pratiques :
-les cabines au numéros impairs on vue sur la côte à l’aller pour cette croisière vers le grand nord et c’est un bon choix pour la découverte. Au retour, les cabines impairs auront vue sur le large.
-des plans des villes où nous accostons sont disponibles à la réception la veille de l’escale ou à la sortie sur le quai de débarquement.
-outre un service de pressing sur le bateau, une laverie libre service est disponible au pont 6. Il suffit d’aller acheter une pastille de lessive 2 euros à la réception.
-le room service est top.
– Surveillance accès bateau : il faut badger en descendant et en remontant, les sacs passent aux rayons et nous sous un portique. Accès surveillés pour ne pas embarquer de clandestins au passage.
Départ du liner, puis première aurore boréale annoncée par le commandant à la proue. Le navire éteind ses lumières pour une meilleure vue. Un voile laiteux deffiloche au-dessus de nos têtes. (rappel : provenant d’une éruption solaire, collision entre des particules chargées et les gaz qui se trouvent dans la haute atmosphère terrestre). Ciel particulièrement clair avec une canopé d’étoiles.
5 mars ; entrée dans le fjord à Tromso
(70000 hab). -10° la nuit et 3° dans la journée. Temps exceptionnel.
Une des grandes villes les plus hautes du globe, au dessus de Mourmansk, bien au-dessus de l’Islande.
Ville de maisons anciennes en bardage bois anciennes, de couleur ; ocre, brique, bleu-gris ou vert. Les autres villes Alta et Hammerfest ont été détruites à la guerre, puis il a été interdit de reconstruire des villes en bois depuis le grand incendie d’Alesund en 1904. Donc Tromso fait figure unique avec ses maisons anciennes à flan de colline, vues plogeantes sur le fjord.
Entrée dans le grand blanc.
Excursion pour une sortie avec les husky.
Les plus : temps remarquable, meute énergique, muchers accueillants, environnement splendide.
Les moins : inertie des excursions en groupe, le cout, l’attente, le bins sur les prix et négo des excursions.
Mais s’il n’y avait pas eu cette organisation, je n’aurais pas pu organiser seule cette journée de traineau, de marche, de ski de fond. Et ça, c’est bon!
– 11 chiens par traineaux, petits manchons aux pattes arrières, ils ont entre 2 et 12 ans, puis partent à la retraite, soit en restant dans la meute pour former les jeunes chiens au traineau, soit en se faisant adopter par des familles. Ils vivent dehors, n’ont jamais froid. Si on les rentre, ils vont perdre leur poils d’hiver. Lorsque qu’ils voient qu’on s’approche pour monter sur les traîneaux, c’est la cacophonie d’aboiements en tous sens, ils tirent comme des fous pour démarrer, avec impatience et une force colossale. Dès qu’on enlève les cales, le traîneau démarre sec, avec le mucher à l’arrière. 4 pers sur notre traîneau. Ils sont également parés pour la compétition.
Après un bug pénible-attente-excursion-facturation 🙁 et j’en passe, sortie ski de fond toujours sous un soleil remarquable. Cadeau !
Comme je n’ai pas eu le temps de déjeuner, je me suis gavée d’un délicieux gateau aux carottes et de thé autour du feu sous un tipi Sami, assise sur des peaux de rennes.
Puis nous quittons Tromso by night, coup de sirène et hop, on met les voiles.
Le garçon de cabine du pont 5, où je loge, est mauricien comme une grande partie de l’équipage. Il est heureux de me dire qu’il vient de voir la neige pour la première fois, il s’est jeté dedans, il en a même mangé.
Temps très dégagé. Aurores boréales en vue à la proue! Montée Pont 12.
Dîner au Vatel.
7 mars, 6h11,
Grisaille et léger tangage du liner le long de la côte, mer ardoise, sommets neigeux plongeant dans la mer à tribord. 
Hier, le temps a commencé à tourner pour notre étape dans le fjord de Alta – 20 000  hab – Comté de Finnmark. Matinée d’écriture pendant le thé dans la cabine. Le bateau n’étant pas stationné en bord de ville, il fallait marcher environ 4 km entre maisons et entrepôts pour la rejoindre. Bien que ce soit damé, il y a 1 à 2 m de neige. Des petits blocs de glace flottent autour de la coque. Quelques flocons épars. Le ciel est resté bas et à 15h30, on avait la sensation que la nuit tombait. Ici, ils ont 8 mois d’hiver par an et la nuit polaire pendant des mois, il faut vraiment être habitué. C’est aussi pour cela que la région est propice à l’observation des aurores boréales.
Nous partons vers 16h en direction d’un camp Sami. 80000 dans le monde dont 55000 en Norvège. Peuple en provenance de l’Oural, proche des peuples Iakoutes de Sibérie. Les yeux sont bridés et les cheveux sont clairs.
Trajet en bus pendant une bonne heure vers l’intérieur des terres recouvertes de neige. Les tempérautes peuvent y varier de -40 °, (-47 cet hiver) à + 35 ° l’été. Plutôt extrême !
Nombreuse présence militaire, véhicules, hommes en treillis avec combinaison blanche par dessus ; ce sont des soldat de l’Otan  en exercice. Vol de drône interdit.
Oups! 6h58 le room service apporte mon plateau de thé.
Nous sommes accueillis et installés dans les traîneaux sur des peaux de rennes et avec une couverture sur les jambes, attachés à la queue leu leu avec un renne entre chaque. Un de nos hôtes, une famille
en costume traditionnel, nous emmène en traîneau en tenant le renne de tête à la bride. Nous glissons un peu mollement mais la lumière déscendant sur le paysage de neige est très exotique.
Thé, soupe de renne, gâteau sont offerts autour du feu.
Retour en bus de nuit et dîner au Vatel.
Le Renaissance
de nuit
amarré à Alta

Attention infos pratiques :

-les trajets en bus au pied du bateau sont très chers :  35/45 euros pour faire 4 ou 5 km. Il peut y avoir des taxis en attente sur le quai, à plusieurs et même seul, c’est meilleur marché.
-les excursions sont très chères et pas toujours à la hauteur. Sortie en traîneau avec les chiens annoncé 30 min est en fait 20 min. Sortie en traîneau avec les rennes annoncé 30 min est plutôt 15 min, et pas du tout avec le renne individuel, mais à la longe avec le guide à pied et en file indienne. Donc donc donc bof!
Encore une fois, sans l’organisation de l’excursion, on y serait pas allés car pour avoir tenté de l’organiser de façon individuelle avant le départ, par mail, je n’ai jamais eu de réponse, et de toute façon, le camp sami (2 tentes en fait !) est à 1h15 de bus de notre quai.
Nous avons appareillé cette nuit en direction d’Hammerfest, 70°nord, la ville la plus spetentrionale du monde – 10 000 hab – comté de Finnmark, temp du jour 2°.
Toute la journée, le ciel reste bas. Il fait gris, la neige épaisse, comme dans toutes le villes du monde, est très sale en ville.
Une marche en ville et alentour pendant les escales demande un peu d’adresse car ça glisse et les chemins déneigés sont courts. Le déneigement concerne essentiellement les routes pour la circulation voitures. Néanmoins, je passe par l’église construite en 1961, avec ses livres de chants, illisibles pour moi à part Halleluja ! J’allume ma bougie luthérienne, donc courte, et fais mes prières pour les miens.
Visite de quelques morts enneigés.
Je croyais entendre une couvée d’enfants dans une cour de récré, mais non, c’est un groupe de mouettes parlant norvégien.
Un restautant Thaï, un Kebab, on trouve tout dans el grand nord!
En manque de chemins « marchables », je remonte a bord et enchaîne pour la première fois 16 minutes d’aviron, soit 3 km sur un appareil de la salle de sport, puis sauna et thé dans la salle de repos.
Sur le bateau, des gens jouent au bridge et au tarot, certains lisent dans la bibliothèque, jouent au échecs dans les différents salons aux moquettes épaisses.
Pendant la navigation et à chaque escale, des ouvriers, des techniciens, entretiennent, réparent, peignent la coque, nettoient les chaloupes et les sabords. Cela n’arrête jamais…une usine en 24/24.
Le plus fascinant est sans doute le départ. Passerelle rentrée, porte d’accès extérieure fermée, des hommes fluo à terre relâchent les énormes bouts les uns après les autres. Puis, les moteurs vrombissent, l’eau bouillonne et le géant s’écarte tout doucement du quai, glissant lentement sur l’eau du fjord. Majesteux ! Le navire tend sa proue vers le large, puis la ville s’éloigne dans la nuit, derrière nous. Quelques minutes plus tard, un petit bateau nous longe par tribord et vient récupérer le capitaine qui a piloté le bateau hors du port, il rentre à Hammerfest ou à tout autre port d’attache. Notre commandant de bord prend alors le relai pour la navigation au large en direction de Bodo. Le liner glisse dans la nuit.
Tangage non négligeable hier soir pendant le dîner au Vatel, au demeurant très bon : gnocci à la sauce truffes puis St Jacques et homard (canadien certes) avec linguini.
8 mars: journée de la femme et St jean de Dieu

Nous avons déjà pris la route du retour. Notre bateau longe la côte, mais ma cabine côté impair ouvre sur le large. Mer à nouveau calme, à perte de vue et le soleil réapparaît. Le thé est chaud!

Annnonce du commandant : baleines/rorquals communs repérables par leur souffle à 30° avant droit du navire. Vite vite, en pyjama, avec les bottes de neige et le manteau par-dessus, je rejoins en quelques minutes le pont 6 et hop, quelques dos apparaissent au milieu d’une nappe d’écume, puis des souffles à 200 m tribord, elles passant tranquillement. puis sur babord, moins de 100m, une grosse grosse mèmère qui dodilne, crache et nous gratifie d’un coup de queue avant de plonger. La côte enneigée se découpe au loin.

Fleurs déposées sur mon lit par mon responsable de cabine.

Marché 12 tours de pont 6 + 4 tours de pont 12 = environ 6km. Le liner glisse en pleine mer sous un couvcher de soleil orange, au large des Lofoten, majestueux. Très émouvant.

22h: annonce du commandant, aurores boréales en formation à la proue du navire. D’un coup, tous les passagers quittent le Vatel et montent au pont 12. Pendant plus d’une heure, festival d’aurores boréales blanches laiteuses, tendance verdâtres, en ruban, rideaux, en virgule ou en couronne, en effiloché qui se sont étirées, défaites et reformées, ondulant puis d’évaporant sur la nuit étoilée en pleine mer du nord. Un feu d’artifice au large des Lofoten.

Tous les passagers tentant de prendre la photo du siècle. Les meilleurs chasseurs étaient équipé d’un pied photo et d’une lampe frontale. Encore une floppée de portable en l’air éclairant trop fortement la nuit pour moi. Au bout d’une bonne heure, je regagne ma cabine, et sans allumer la moindre lumière, j’observe beaucoup plus nettement les phénomènes chimiques qui continuent à s’animer devant mon sabord. C’est encore mieux au chaud et en somnolensce.

 

9 mars, arrivée à Bodo au petit matin, 67 ° nord, météo exceptionnelle, 4°

 

Réveil par la réception et passage du trolley avec mon thé matinal, par le room service.
Le commandant nous annonce que le paquebot
est penché pour permettre un débarquement
plus aisé au pont 3, par la passerelle.
Bodo, élue capitale européenne de la culture 2024.
52000 hab, province du Nordland, bénéficie du passage du glofstream. Des aigles nichent dans les hauteurs (2 m d’envergure)
Départ en bus pour une rando.
First, les crampons !
La neige a quitté Bodo en ville, mais il reste des plaques de glaces sur les chemins et de la neige en hauteurs – pas très haut, environ 800 m
La rando est plutôt une marche commentée, fort sympatique, mais mes jambes trépignent, gourmandes de kilomètres. Pas assez de marche, on s’arrête tout le temps.
La beauté est là, l’air pur et frais sur le visage et le thé est servi dans un paysage splendide.
Ode à nos ancêtres viking (voyageurs venus du nord) dont nous foulons des tumulus/tombes face au large, le long du chemin.
Il faut chercher entre les immeubles contemporains quelques maisons en bois peintes typiques des villes norvégiennes.
Retour au bateau après avoir acheté des boîtes de sardines et de maquereaux, au cas où elles seraient spéciales en Norvège 🙂 ah ah ah.
Lire au soleil dans un transat du pont 12 « l’usage du monde » de Nicolas Bouvier, en buvant un thé. Et là tu es transporté en Perse, insolite.
Les navires croisent autour de notre paquebot, dont le Hurtigruten qui suit toute la côte norvégienne et s’arrête dans chaque fjord (escale très courtes).
Nous quittons le port à 16h. Les îlots, les montagnes enneigées au loin, le bleu de la mer et du ciel, en deuxième plan, les Lofoten surnagent dans le lointain, le navire glisse crânement vers le soleil descendant.
Puis le bateau qui vient rechercher le capitaine qui a sorti le bateau du port nous longe, le récupère puis repart dans uen boucle d’écume.

Sur le pont, le soleil joue avec les balustrades

On est finalement très vite débordé sur le bateau, à faire mille pas d’un étage à l’autre, de babord à tribord, puis on recommence pour suivre l’appareillage ou bien le bon côté du soleil, puis on va chercher un thé, puis on va lire dans un coin, puis on croise son voisin de table, on passe à la réception. J’ai passé la journée dehors entre la marche molle, la marche urbaine, les marches du bateau, la lecture sur le pont et la sortie du fjord. Temps de se glisser au sauna 33 minutes (75 °) puis douche froide, puis thé chaud dans la salle de repos, face au large et à la ligne d’horizon qui devient orange.
Quelque pages de Bouvier, what else ?
Finalement, je suis très fatiguée le soir, l’air de la mer sans doute, et le fait d’être bercé par le roulis favorise grandement mon sommeil jusqu’à présent.

A noter une nouvelle fois que les excursions ne sont pas à la hauteurs du service et du personnel du bateau qui est impeccable.

10 mars, journée en mer, entre Bodo et Maloy

Débordée, il ne se passe pas grand chose, mais débordée.

Grosse occupation du jour, l’anniversaire de Karol, mon grand, qui nous pousse sur la roue de la vie.

Longue matinée d’écriture sur une mer nourrie. Puis longue marche autour du pont 6, 16 tours, soit 6,4 km  – un ban d’une vingtaine de dauphins dodeline à 30 m de la coque + quelques marches au pont 12, puis dans les étages, sans doute 7 à 8 km. Petite limonade et lecture de Bouvier au bar des explorateurs. Des joueurs à toutes les tables, la retransmission du martch de rugby, petit séjour au bar panoramique.

Précisiosn sur le navire.

Pont 3 : le staff, étage technique.

Pont 4 : première volée de cabines

Pont 5 : le mien, moins de bruit de moteur, et moins de tangage que dans les étages supérieurs

Pont 6 : très agréable car les cabines donnent sur le pont promenade. Toutefois, les heures ensoleillées voient les marcheurs comme moi, le joggers, défiler . Je ne sais si c’est agréable.

Pont 7 et 8 : grand foyer, restaurant Grand Vatel, bar, théâtre, cinémas et autres espaces réceptifs.

Pont 9/10 : cabines à balcons privés et suite haute gamme. piscine extérieure.

Pont 11 : restaurants piscine et spa. Magnifique Spa avec 2 hammams et salle face à la mer, mosaïques avec des paons.

Pont 12 : restaurant panoramique.

11 mars, quand tu gares ton bateau à Maloy pour aller faire un tour en ville.

 

 

 

Descente du navire en fin de matinée, par la coupée au pont 3. On est à 1 km du centre ville, donc c’est aisé pour aller déambuler. Maloy est encore une ville construite sur plusieurs îles ou bras de terre et de mer qui s’entrecroisent. Un Pont incurvé en traverse quelques une.

La ville est habitée par des fresques, choix de déco urbaine proposée par la municipalité. Certaines sont intéressantes, et plutôt lumineuses sur l’ensemble des maisons claires.

A flanc de colline, une église luthérienne blanche de hors et sobre dedans.

Le long du quai, quelques boutiques de souvenirs qui vendent du saussicon de rennes, et des bouchons drakar.

Après une bonne heure de déambulation en ville, je remonte à bord (scanne de badge et détecteur systématique pour accéder), pour aller lire sur un transat au pont 11, face à la piscine extérieure. le retour à bord doit se faire 30 minutes avant l’appareillage.

Puis déjà l’heure du départ arrive, 16h. Le navire sonne la sirène, 1 coup, qui résonne dans toute la ville et ses bras de terre/mer. Sur le quai, des terriens nous saluent en agitant des drapeaux français et norvégiens, c’est la première fois que je vois cela depuis notre départ du Havre, c’est vraiment très sympa, une petite célébration!

Séparé du quai à coup de gros bouillons, notre bateau commence à s’orienter vers la sortie du fjord qui va durer plus de deux entre dans le dédale de terres entre lesquelles il faut sinuer. Le bateau va lentement, et serpente.

Ce n’est que deux heures plus tard, après deux parties de scrabble, que je vois le bateau venir récupérer le pilote en bas de la coque.

Dîner au Vatel, as ever. Nuit calme. Des palteformes off shore brillent au loin. Time to sleep.

12 mars, dans un dédale d’îlots, entrée dans le fjord de Stavanger/Sandnes

Renaissance  just now – Pour suivre le bateau :

https://www.vesselfinder.com/fr/?imo=8919257

Le Renaissance remonte tout au fond du fjord de Stavanger pour aller accoster à Sandnes, tout en douceur, mètre par mètre, puis centimètre per centimètre, le génat vient de coller sa coque aux larges pneus qui amortisse son amarrage. Ils se mettent à deux pour tirer les bouts lancés par le bateau afin de les passer autour des bittes d’amarrage. Un rebond quasi imperceptible, nous sommes arimés, les moteurs sont coupés et le son avec.

Frénésie sur le quai, descente des passerelles, faire le plein d’eau, un camion citerne est à fleur pour remplir les cuves. Annonce du commandant : interdiction formelle de fumer sur et autour du navire.

Infos pratiques :

Fumeurs : il n’y a que 2 espaces fumeurs sur le bateau, pont 12 extérieur du panoramique et pont 10 piscine du Prado.

Hôpital de bord/médecin de bord. Plutôt cher, environ 60 euros la consultation.

Pour les achats, il est possible de se faire rembourser la taxe (25 % en Norvège, c’est beaucoup). Il faut récupérer la note chez le commerçant, puis remplir et le donner à la réception. Le remboursement devrait arriver directement sur les comptes.

Deux passagers ont glissé sur la glace entre Alta et Hammerfest. L’une a eu le bras cassé et a été rapatriée par Oslo puis Paris. L’autre, choc à l’arrière de la tête avait tout oublié jusqu’à ce qu’il faisait là. Le médecin a demandé à ce qu’il passe un scanner avnt de remonter à bord. Il n’a pas voulu et a du signer une décharge pour revenir sur le navire, puis il a repris ses esprits pour finir.

Voici le monstre qui nous a empêché d’accoster à Stavanger, pire que la cité du Luth à Genevilliers. 6600 passagers. C’est sur qu’il n’y a aucune comparaison avec le Renaissance, beaucoup plus petit. Nous sommes 500 passagers à bord pour une capacité de 1000.

 

 

Néanmoins, joli quartier ancien le long du ford de Stavanger, maisons en bardage bois, blanches, aglutinées autour de rues pavées. Une grande boutique de souvenirs donne sur le port non loin de la maison viking.

 

De l’autre côté, des bars et restaurants. le ville est animée. Un cygne se dandine au milieu des passants. On y voit quelques tag et on y croise quelques SDF, les premiers du voyage.

Pause au Skagen 18 ou je déjeune d’un sandwich pain noir/oeufs brouillés/saumon fumé, puis gaufre, puis gateau aux carottes. Très mignon !

Au pays de Rollo, Ragnar et Lagertha, ils sont nombreux à porter, comme le chauffeur du bus, une barbe longue et tressée, puis des cheveux rasés aux côtés, mais pas au-dessus, ils sont noués ou tressés sur le haut de la tête.

La navette nous ramène à Sandnes, cette partie du fjord est très urbanisée, et de nombreux travaux s’y déroulent sols éventrés, entrepots, hangars, c’est partout et cela dénature tout de même le secteur.

En quelques décénnies, le pays est passé d’une économie de poisson séché à l’économie du pétrole et des fonds de pension. Ce n’est plus la même limonade!

Sur le bateau, à la réception, une femme d’aspect percepteur d’impôts explique et aide les passagers pour récupérer leur taxe, elle rembourse en liquide pour ceux qui ont payé cash. On dirait Maggy Smith dans Indian Palace.

Plus tard, après mon hammam, dans la salle de repos, mon voisin de longère ressemble à Jacque Weber, et il s’endort, je l’entends ronfler.

Deux parties de scrabble au salon des explorateurs. 1 gagnée, 1 perdue.

Vents violents dans la nuit. l’accès au pont 6 est interdit.

Le garçon de cabine a déposé

mon certificat de passage du cercle polaire !

Ils pensent à tout!

 

 

13 mars, St Rodrigue, journée en mer, oh mon bateau

Nous nous réveillons dans les embruns avec un petit gite. Visibilité 100 maximum. Grosse journée, débordée 🙂

Matinée d’écriture, les meilleures, dej au buffet Belle îles avec mes dames de compagnies qui sont de bonne compagnie. Elles ont beauocup plus navigué que moi, caboté, connaissent pas mal de mers. On compare les rafiot, du paquebot au 5 mâts, d’une compagnie l’autre, et on en déduit que Renaissance est un bon compromis entre tous.

Chance : visite de la passerelle à 15h avec le commandant Joffroy.

Infos pratiques :

-2 écoles de navigations en France Le Havre et Marseille. En sortent une centaine d’officiers par an.

  • deux personnes en veille permanente visuelle sur le large. Ils font les quart, mais 4 heures de veille d’affilée chacun.
  • radar : portée 180 km
  • 60 techniciens en salle des machines
  • 40 pers entretiens extérieurs et peintres
  • 355 mem
  • membres d’équipage en tout
  • Renaissance 55000 tonnes
  • 1500 tonnes de fuel et autre => conso 2 tonnes par jour
  • retraitement des eaux à bord
  • Le commandant peut marier à bord, uniquement dans les eaux internationales. Je n’en ai pas eu besoin 🙂

Et nous voguons vers le sud, quelques portes-containers au loin, et bientôt davantage en arrivant vers le channel.

Précision : en 15 jours de mer, pleine mer, je n’ai pas vu un seul objet, déchet, plastique, bois ou autre matériaux en dérive, et j’en ai passé des heures en vigie.

Scrabble en après midi, puis habillage pour le gala de présentation de l’équipage dans le théâtre Belle époque.

 

 

 

Direction le Spa où m’attendent, hammam, gommage, massage par Divesh, métis Tamoul Mauricien. Je sommnole un peu, un peu de roulis. Très agréable même si la cabine est un peu fraîche. Distribution pourboire aux gentils du Spa.

Hop hop hop, 21h dîner au Vatel, débordée. Mes acolites du soir sont déjà en train de commander. On commence à préparer les enveloppes pour les pourboires du restau. Je m’autorise une/deux cigarettes au pont 10 avec madame Michèle, dans la nuit pluvieuse et sans étoile. Un des deux endroit ou fumer est autorisé.

Retour dans la cabine, sur le lit, feuillets avec les dernières instructions pour vider sa cabine et organiser les bagages pour le débarquement de demain matin. Et bien sûr, les enveloppes pour les pourboires aux « cabiniers »/ nounous qui se sont occupés de vous pendant 15 jours. Ne pas oublier le room service qui apporte mon thé chaque matin à 6h57. Cela m’oblige à commencer à travailler de bonne heure, c’est chouette, et de toute façon je ne dors jamais beaucoup après 7h.

Diable, je suis fatiguée ! Trouver l’erreur…

Face time avec Zeph – c’est insolite tout de même de se dire qu’on se voit et qu’on se parle tandis que je suis en pleine mer et qu’il est en Inde, à paname ou à Fresville – mais ça marche bien.

Jeudi 14 mars, pleine mer

Pour la première fois depuis toute la croisière, je vais descendre au buffet petit déj pour goûter les oeufs bénédictes dont on dit le plus grand bien, ah ah ah.

C’est à se demander ce qui peut manquer, il y a absolument de tout, des pancakes aux croissants, des oeufs durs, plats, brouillés, omelette, et bénédicte – tranche de pain rond, saumon fumé, oeuf poché et sauce hollandaise. ah oui c’est bon !

Céréales, fruits, muesli /bacon, poissons fumés, saucisses, légumes grillés, salades, bon c’est clair, on ne manque de  rien.

Nous arrivons dans le channel, dans le couloir de Calais Douvre. à babord et à tribord, cargots, chaluts, porte containers et autre barcasses nous longent et nous croisent. les vigies doivent être aux aguets dans la passerelle. Vitesse 18 noeuds/vebt 34 noeuds/ soleil/12 °.

Ce qui est très agréable dans le déplacement « paquebot », j’insiste sur la taille humaine du nôtre, c’est que le déplacement est lent, on glisse sur l’eau tranquillement, on a le temps de regarder, même s’il n’y a rien à voir que des horizons de flotte. Cela paraît si tranquille tandis qu’une armée travaille dans le ventre du cruiser.

Au retour, ma cabine est faite. Chaque jour mes « cabiniers » me réservent une petite surprise, un pliage de dessus de lit, des fleurs, avec leur nom et leur enveloppe bien sûr que je ne manquerais pas de garnir.

 

 

 

Courbes sombres au-dessus de la ligne d’horizon, tant par babord que par tribord ; les côtes anglaises à droite et les côtes françaises à gauche. Le monde dans sa main !

Soudain, coup de lumière sur les falaises blanches de Douvres où d’ailleurs.

Puis de nuit, depuis notre table de dîner au Vatel, dans le rail du channel, au loin e Cap d’Antifer, puis le Cap de la Hève, l’église St Joseph du Havre et enfin l’entrée dans le port. Nuit à quai, dernière déambulation sur le pont 6, dans les salons et les coursives, les différents foyers, le bar de l’explorateur.

Exercice de sécurité sur le quai, puis remplissage des cuves pour le départ cet après midi même avec 750 passagers et 370 membres d’équipage.

15 mars 2024, quai du Havre, débarquement

Oh, mon bateau oh oh oh !

Et c’est dingue comme le tangage et les petites vibrations te restent dans le corps les jours suivants, à terre, ton lit flotte encore !

 

Work in progress – fautes embarquées – sorry

 

Article aurores boréales : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/de-plus-en-plus-d-aurores-boreales-visibles-en-france-un-spectacle-que-l-on-doit-au-soleil-on-vous-explique-pourquoi-2941371.html?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR1fNoIlI_D-IagjNVQlVhCLpAKpXobsU1DtRVd502dWypT2LjVj25OttEg#Echobox=1710824481


4 commentaires »

  1. Chevelus inclassables dit :

    Les chevelus inclassables ont bien ri de votre description !
    Merci Madame pour votre article, j’y aurais appris des choses. C’est intéressant d’avoir un autre point de vue sur cette croisière exceptionnelle.

  2. Isabelle dit :

    Ravie de vous rencontrer, 2 jours après l’accostage, et de vous avoir amusé !
    C’était en effet une très belle navigation.
    Merci d’avoir pris le temps de lire et de m’en avoir fait un retour.
    A bientôt, chevelu inclassable 🙂

    PS : comment avez-vous trouvé le lien vers mon carnet de bord ? Sur le site CFC ? Un autre passager qui avait ma carte? les miracles du web?

  3. GUYONNEAU dit :

    oh merci merci de nous faire partager tout ce beau voyage ! plein de bises et reviens-nous vite !

  4. Isabelle dit :

    Mais, je suis rentrée mon amie. On se voit lundi soir ?

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