Grand Prix au Festival des 4 arts – Campina – Roumanie
0août 2, 2021 par Isabelle
Grand prix du Jury, à l’unanimité avec 3 poèmes :
Je vous veux nues, Marche avec moi, On s’aimera longtemps
Je vous veux nues
Mes grâces, mes plates, mes belles rebondies,
Je vous veux nues,
Avec moi alanguies
Dans le canapé fleuri,
Autrefois bigot, devenu bordel,
Parce que vous êtes belles.
– Toi le Klimt, à la peau claire et ambrée,
Longue garçonne indécente.
– Toi Cléopâtre, kabyle à peau pain d’épice,
Pudique à toison ténébreuse.
– Toi la rousse aux seins généreux,
Qui attend le monde immense et l’embrasse de ses yeux bleus.
Je vous veux nues dans mon antre, bain turc ou harem,
Corps transpirants, enveloppés de chaleur moite,
Luisants de savon noir,
Parfois prudes et timides,
Impudiques toujours.
Les chairs se confondent dans la vapeur et l’ombre,
Se touchent, se caressent, puis se frottent.
Le derme lisse et limpide devient doux et propre,
Comme au premier jour.
Ingénues,
Sous les huiles de massages,
Les parfums et les sels,
Rires et babillages,
Plaisir.
Mes grâces, mes plates, mes belles rebondies,
Lavons nos corps et nos peines,
Pour partir, une fois encore, fortes et sereines,
Au combat.
Marche avec moi
Marche et traverse la terre,
Marche, et mets ton pas dans le mien,
À deux nous irons plus loin.
La terre est grande,
Et ronde, et longue, comme notre route.
Chacun de nos pas foule une pierre, une herbe, un banc de sable.
Chacun de nos pas porte un ciel, une aube, un nuage.
Chacun de nos pas glane une richesse, un bonheur, une peine.
Alors, ne t’arrête pas sur le bord de la route, elle t’appelle.
Tu connais l’immensité du monde et la faiblesse des hommes,
Force et courage ne seront pas vains.
Et trotte, si tu ne peux plus allonger tes foulées.
Marche avec moi,
Marche et chante si tu peux.
Tu verras, ils nous rejoindront et marcheront avec nous.
On s’aimera longtemps
Ne partez pas mes frères et mes sœurs,
J’entends encore vos rires éclatants
Sur notre chemin de vie partagé,
Nos danses sauvages autour des feux et des musiques hurlantes,
Nos chants guerriers et solidaires, parfois frivoles,
Nos échanges festifs ou emportés,
Nos larmes.
Je vous ai tant aimés.
Sur ma dernière route,
Accompagnez-moi,
Soyez des miens jusqu’à la fin.
À travers mon linceul, je vous regarderai encore,
Vous scruterai sous le voile,
Vous distinguerai, tous opales,
Faisant corps avec moi,
Comme autrefois,
Ultimes remparts avant l’oubli.
Sur le seuil, demeurez et souriez.
Je sourirai avec vous jusqu’à l’extinction de mon bûcher.
Tous extraits de mon recueil « Je te le dis » (disponible)
Catégorie Poésies | Mots-clés: Campina, concours poésies, Grand prix, Roumanie
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